Journée de cuisine sauvage

1er juin, de bonne heure et de très bonne humeur, ma collègue Michèle (photographe officielle de cet article), Carine de Chic, Chic, choc…olat et moi traversons notre joli département de l’Allier pour nous rendre à Château-sur-Allier. Nous allons rejoindre Linda Louis de Cuisine Campagne et Arnaud de l’ADATER qui nous ont concocté une merveilleuse journée. Au programme : découverte et récolte de plantes sauvages comestibles, pique-nique et cuisine sauvage, avec notre butin du matin.
Nous sommes toutes les trois très impatientes de participer à cette journée mais un peu inquiètes de cet affreux temps qui dure depuis bien trop longtemps. Mais un tel programme ne peut se dérouler que sous le soleil et effectivement c’est le jour qu’il  choisit pour faire son retour.

10h : nous retrouvons les autres participantes sur la place du village. Linda arrive. Vive, de bonne humeur, mettant chacune de nous très à l’aise. Comme dans mes souvenirs, c’est une personne très abordable, à l’écoute et qui aime partager ses connaissances sans être assommante ou scolaire : c’est une passionnée, on le sent tout de suite et comme tout passionné elle sait transmettre.
C’est aussi le cas d’Arnaud qui, un peu en retrait, est discret mais nous savons très bien qu’il aura lui aussi plein de choses à nous apprendre.

Toute première leçon avant de commencer : toujours rester humble devant la nature, ne jamais être trop sûr de soi, douter et toujours vérifier si un doute persiste. Tout n’est pas anodin dans la nature : si certaines plantes peuvent se révéler pleines de saveurs et de vertus, d’autres sous leurs airs délicats peuvent s’avérer très toxiques et parfois poison. Donc méfiance !

Sans plus attendre (le programme est chargé) direction la jardin-refuge de l’Adater sur la commune du Veurdre.
Cet endroit est juste un petit coin de paradis, un jardin comme en rêve beaucoup d’entre nous, où la biodiversité est reine.
Arnaud (animateur nature) est un magicien : il a transformé un champ en paradis pour les insectes, les animaux, les plantes et les visiteurs comme nous. Ici, tout est récup : les pierres des vieilles granges en ruines pour faire les murets, des planches de bois pour les barrières, l’hôtel à insectes…. et fait avec beaucoup de goût.
Dans la marre, quelques grenouilles sortent la tête de l’eau pour ajouter quelques croaaa approbateurs aux paroles d’Arnaud.
On aime écouter ses explications, on apprend tout un tas de choses et déjà on sait que la journée va être trop courte…


Avec notre panier sous me bras, il faut commencer la récolte si nous voulons un peu de matière pour cuisiner cet après-midi, mais comme ce jardin n’est pas comme les autres et que cette journée n’est pas une journée classique, nous n’allons pas ramasser des tomates, des haricots verts ou autre salade mais des « mauvaises herbes » qui, ouvrons un peu notre horizon, n’ont rien de mauvais, bien au contraire.

Toutes ces herbes que nous piétinons vont pour certaines finir dans notre assiette comme le plantain (également très efficace contre les piqûres d’insectes ou même d’orties), les pissenlits, les feuilles de violettes ou d’oseille sauvage, pour les plus connues mais également la consoude, l’épiaire ou la lampsane.

                                                                                                                         Oseille sauvage

Lampsane


Nous quittons (un peu à regret) le jardin pour continuer notre cueillette dans les chemins bien imprégnés des semaines de pluie passées.
Petit moment magique que la nature offre aux promeneurs attentifs, à l’entrée du chemin de petits oiseaux s’envolent : ce sont de jeunes troglodytes mignons qui apprennent à voler. Tout le monde s’arrête et retient son souffle pour admirer ce ballet fugace, cadeau inattendu dans cette déjà si belle journée.

Dans ce petit chemin qui longe l’Allier (et qui pourrait sentir la noisette !), notre découverte continue avec la prêle et demoiselle Pimprenelle qui, si frêle et délicate, pourrait passer inaperçue alors qu’elle est si riche de vertus médicinales.


Pimprenelle / prêle

On ne présente plus l’ortie mais personne ne s’imagine cette journée de cuisine sauvage sans cette plante de première abord plutôt repoussante mais pourtant si pleine de qualités et de vertus (elle aussi ) !
Le temps de la cueillette permet des échanges intéressant et instructifs avec Linda qui répond à toutes nos questions avec précision.

L’heure tourne, vite…. trop vite…. les estomacs commencent à se manifester mais il nous reste pourtant deux plantes à ramasser dont une très attendue par tout le monde : l’asperge sauvage. Plus rare que l’ortie mais pourtant très recherchée, il n’est pas toujours facile de la trouver. Un peu comme l’ail des ours, il faut trouver son coin et se baisser un peu car l’asperge sauvage aime se rendre invisible alors qu’elle se dresse fièrement au dessus des autres plantes, mais elle ne se laisse pas cueillir si facilement, il faut la mériter !


La récolte est plutôt bonne et une dernière petit halte permet de ramasser de jeunes pousses de berce qui rejoindront les asperges dans une délicieuse omelette.


13h, l’hypoglycémie guette, les cerveaux sont moins réceptifs, les estomacs grognent un peu…. le temps de sortir la table et les chaises dehors à l’ombre du marronnier, Linda nous prépare une délicieuse omelette aux œufs bio et aux asperges sauvages et pousses de berce tout juste ramassées et une pointe de paprika fumé, un délice.

Chacun sort son pique-nique, les discussions passionnées vont bon train, la bonne humeur est là…. on est bien, tout simplement.

Mais à l’heure où certains se préparent pour la sieste, nous nous affairons en cuisine : il faut nettoyer délicatement toutes les herbes ramassées pour les cuisiner… nous sommes quand même un peu venues pour cela !
Carine est moi avons pour mission de préparer la pâte à beignet qui servira pour la consoude et les fleurs de sureau (apportées par Arnaud) et le reste de l’équipe tri les herbes et épluche les pommes de terre pour préparer la soupe d’herbes sauvages.

L’après-midi passe encore plus vite que la matinée. Il est 17h passé on déguste notre savoureuse soupe et on se délecte de beignets salés de consoude et de beignets sucrés de fleurs de sureau.
Ceux à la consoude ressemble visuellement à des poisson panés, c’est rigolo !!!
Tout est délicieux !

Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin et il faut repartir.
Je ne suis pas du genre groupies mais je ne peux m’empêcher de demander à Linda de me dédicacer mon exemplaire du livre L’Appel gourmande de la forêt, sans doute pour garder une trace de cette journée.
On se dit au revoir, on s’embrasse en se donnant rendez-vous à l’automne pour un autre atelier.
Dans la voiture, des images plein la tête et le sourire aux lèvres nous rentrons à Montluçon.

Merci à Linda et Arnaud pour cette belle journée riche en savoirs et en partages. A bientôt.
Et merci à Michèle, ma photographe !!

Épilogue : depuis cette journée, mes yeux sont bien plus attentifs quand je me promène dans les chemins et mon intérêt est grandissant pour cette nature si merveilleuse, passionnante et abondante.

9 thoughts on “Journée de cuisine sauvage

  1. Article très intéressant. Nous allons bientôt faire une sortie comme celle-ci avec mon mari, nous sommes impatients, ce reportage nous donne vraiment l’envie d’y être déjà !

  2. Un grand merci Véro pour cet article très riche, joliment illustré (bravo Michèle^^) ! En effet, c’était une chouette journée et vous y avez indéniablement contribué avec votre bonne humeur et votre bonne volonté à vous affairer en cuisine ! A bientôt et encore merci

  3. Génial cette sortie, j’aurais bien aimé vous accompagner dans mon Allier natal, tout au long de cette formidable aventure! Et effectivement ton article est vraiment très réussi encore une fois!
    Bonne semaine Véro Biz

  4. merci pour le compliment
    Oui effectivement c’était une super journée, qui est passée trop vite !
    Bonne semaine à toi Marie
    à bientôt
    Bise

  5. J’aurais adoré partager votre journée les filles ! Avec Linda… ça devait être super !
    J’ai participé fin mai à une sortie un peu dans le même style, découverte de plantes sauvages (la berce pour moi que je ne savais pas identifier) puis cuisine et dégustation (tartines de pesto d’ortie, pommes de terre à la berce et crème de fleurs de sureau) . Une très bonne journée aussi et de plus en plus d’intérêt pour toutes ces plantes.
    TOn article était génial, il était instructif et détaillé, ça donnait envie !
    Et très belles photos !

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